Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
A Tokyo, l’opposition fait campagne sur ce danger : si le Premier ministre Shinzo Abe triomphe aux sénatoriales, il cherchera à réviser la Constitution pacifique par laquelle le Japon s’interdit de recourir à la guerre.
« Le Premier ministre cache aux Japonais que la révision de la Constitution pacifique est son but ultime dans cette élection. Shinzo Abe évite le sujet, il est réaliste, il sait que dans leur majorité les Japonais restent profondément pacifistes », explique le politologue, Yoshio Hotta.
Une Constitution écrite par les Américains
La Constitution pacifique, écrite d’une main américaine à la fin de la guerre, n’a jamais été amendée depuis 1947. Pour la droite nationaliste au pouvoir, une Constitution dictée par l’Amérique est une humiliation insupportable.
L’opposition sonne le tocsin : la droite nationaliste se sert de la menace chinoise pour redonner au Japon le droit de belligérance. Mais l’opposition de gauche n’est pas entendue. Au pouvoir entre 2009 et 2012, elle s’est montrée incapable de gouverner et de gérer l’accident nucléaire de Fukushima.
Même s’il triomphe, Shinzo Abe ne parviendra pas à réviser la Constitution pacifique. Le principal allié de la coalition est pacifiste. Mais Shinzo Abe préparera le terrain et laissera à son successeur le soin de faire du Japon un pays comme les autres.