« S’il vous plaît, montrez à Pékin que vous soutenez les défenseurs de la démocratie et que vous êtes différents du gouvernement chinois ». Des paroles prononcées ce vendredi matin devant le Parlement taïwanais par un des chefs en exil du mouvement étudiant de Tiananmen.
Wu'er Kaixi a demandé aux députés de dorénavant commémorer chaque année le massacre du 4 juin. Car ce vendredi des députés du parti au pouvoir et d’autres du Kuomintang, pourtant favorables à un rapprochement avec Pékin, ont observé une minute de silence en hommage aux victimes de Tinanamen. Une première au Parlement taïwanais. Et ils ont signé une motion exigeant du gouvernement qu’il « exprime les graves préoccupations de Taïwan sur le fait de remédier à l’incident du 4 juin de manière appropriée ».
Depuis l’élection à la tête de l'île en janvier dernier de Tsai Ing-wen, issue du PDP, un parti traditionnellement indépendantiste, les relations se tendent entre Taipei et Pékin, qui considère toujours Taïwan comme faisant partie intégrante de la Chine. Pékin a déjà menacé de rompre tout contact si l'île n’adhérait pas à son concept d’une seule Chine.
Mais plus tôt cette semaine, le PDP a abandonné des changements dans le programme scolaire considérés comme allant trop dans le sens de Pékin. Des changements opérés par la précédente administration. Et la minute de silence de ce vendredi matin ne devrait pas arranger les relations entre les deux voisins.