Indonésie: les victimes communistes des purges de 1965 «méritaient de mourir»

« Les victimes des purges anticommunistes méritaient de mourir » : c'est ainsi que s'est exprimé le ministre de la Défense indonésien ce jeudi 2 juin. Au moins 500 000 personnes sont mortes dans le pays dans les années 1960, après une tentative de coup d’Etat attribuée par les autorités aux communistes. Des massacres pour lesquels les défenseurs des droits de l’homme réclament toujours des excuses.

Barack Obama n’a pas présenté d’excuses à Hiroshima pour les Japonais tués par la bombe atomique, lâchée « en temps de guerre ». En Indonésie, les communistes avaient manigancé eux « un soulèvement » et « méritaient de mourir », a estimé ce jeudi le ministre de la Défense indonésien Ryamizard Ryacudu, lors d’un rassemblement d’anciens militaires et de nationalistes où il a été très applaudi. Pas d’excuses donc.

500 000 personnes tuées

En 1965, les massacres avaient commencé peu après la mise en échec d’un coup d’Etat attribué par le gouvernement aux communistes. Au moins 500 000 personnes ont été tuées par l’armée, des milices et le Parti national indonésien. Le principal maître d’œuvre de ces massacres, le général Suharto, arrivera peu après au pouvoir. Personne ne sera poursuivi.

Sous le règne de Suharto, ces meurtres furent présentés comme une nécessité, en parler en public était tabou. Mais en avril dernier, le gouvernement s'est dit favorable à un débat public, et a annoncé l’ouverture d’enquêtes sur des sites qui abriteraient des fosses communes.

Les conservateurs indonésiens vent debout

L’armée et les milieux conservateurs ont aussitôt dénoncé une « résurgence du communisme » - c'était l'objet du rassemblement de ce jeudi 2 juin.

Et ces dernières semaines, plusieurs vagues d’arrestations ont ciblé des personnes accusées de « répandre le communisme », même si le Parti communiste indonésien a été complètement éradiqué pendant les massacres, et est toujours illégal en Indonésie.

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