La mission, qui a mobilisé plusieurs drones, est le signe de la volonté affichée de Barack Obama de poursuivre la direction du mouvement insurgé jusqu'au Pakistan, alors que les talibans n'ont jamais contrôlé ou contesté autant de territoires à Kaboul depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir par une intervention américaine en 2001. Le mollah Akhtar Mansour était une vraie cible prioritaire.
Le mollah Akhtar Mansour figurait depuis 2001 sur la liste des personnes recherchées par les Nations unies pour leurs activités au sein du régime taliban et passait pour avoir été un proche d'Oussama Ben Laden.
Né dans les années 60, il était le bras droit du mollah Omar jusqu'à l'annonce officielle de la mort de ce dernier, en juillet 2015. Il lui succède alors en tant que chef suprême des talibans. En décembre 2015, des sources afghanes et pakistanaises l'avaient dit grièvement blessé voire tué dans une fusillade lors d'une réunion de cadres talibans qui aurait dégénéré près de Quetta au Pakistan. Mais sa mort sera démentie un peu plus tard.
Peu charismatique…
Le nouveau chef des talibans était loin d'avoir l'autorité et le charisme de son prédécesseur. Sous son règne, de nombreux talibans ont rallié des factions dissidentes, notamment celles liées au groupe État islamique. En revanche, le mollah Mansour a mené la vie dure au gouvernement afghan, plusieurs offensives avaient permis aux talibans de reprendre plusieurs localités du pays. Un attentat particulièrement meurtrier à Kaboul fin avril 2016 avait fait 64 victimes.
Sa mort aura pour effet en tous cas de creuser encore un peu plus les divergences entre les talibans. Le revers de la médaille est que ces derniers seront moins enclins dans l'immédiat à s'engager dans un processus de paix.