Avec notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard
Après le meurtre par balles d'un journaliste d'une télévision locale par des tueurs à moto dans l'Etat du Jharkhand, c'est un scénario quasi identique qui s'est produit dans l'Etat voisin du Bihar, vendredi soir.
Rajdev Ranjan, un journaliste avec 20 ans d'expérience et chef du bureau local du quotidien Hindustan a connu le même sort que son confrère Akhilesh Pratap Singh, abattu la veille.
Ces meurtres ont rapidement donné lieu à une récupération politique. La coalition de partis à la tête du Bihar et le BJP, le parti nationaliste hindou au pouvoir en Inde et également au Jharkhand, se sont accusés mutuellement de la montée de la criminalité dans leurs Etats respectifs.
Cette région de l'Inde garde une réputation sulfureuse, caractérisée par les liens étroits entre la mafia, l'Industrie minière et les politiciens. M. Ranjan avait par ailleurs couvert de manière exhaustive les affaires criminelles dans son district, notamment le procès d'un parlementaire actuellement incarcéré à vie pour le meurtre de deux personnes en 2004.
Selon un rapport publié par Reporters sans Frontières l'année dernière, neuf journalistes ont été assassinés en Inde 2015, soit plus qu'au Pakistan ou qu'en Afghanistan.