Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Dans les allées du pouvoir japonais, ces gros soupçons de corruption dans l'attribution des Jeux de Tokyo suscitent l'inquiétude jusque dans la résidence du Premier ministre Shinzo Abe, même si son porte-parole Yoshihide Suga n'en laisse rien paraître.
« D'après ma compréhension des faits », dit ce dernier, Tokyo a mené sa candidature de manière « propre », et Yoshihide Suga n'a pas l'intention de poser des questions à l'équipe chargée d'organiser les Jeux olympiques de Tokyo de 2020. Il répondra en revanche à toute nouvelle requête de la part de la justice française.
Dans la campagne pour les Jeux, Dentsu, le géant japonais de la publicité, a joué un rôle-clé. C'est l'un des principaux sponsors de la Fédération internationale d'athlétisme.
Selon un fils de son ancien président Lamine Diack, ce dernier n'aurait pas soutenu la candidature rivale de Tokyo, celle d'Istanbul, parce que les Turcs, contrairement à Dentsu, n'auraient pas versé les 4 à 5 millions de dollars de parrainage à la Fédération ou à la Ligue de diamant, le circuit principal des meetings d'athlétisme.
Le gouvernement japonais était prêt à tout pour obtenir les JO de 2020 à Tokyo. Pour offrir aux Japonais du riz et des jeux. Leur faire oublier, entre autres calamités, le tsunami géant, l'accident nucléaire de Fukushima, et trois décennies de croissance perdue.