Avec notre correspondant à Dacca, Sébastien Farcis
Rezaul Karim Siddique sortait de chez lui et allait prendre le bus quand deux hommes sont arrivés à moto et l'ont abattu d'un coup de machette dans le cou. Dans sa revendication, le groupe Etat islamique affirme avoir voulu punir un homme qui faisait la promotion de l'athéisme. Cependant, ce professeur d'anglais de 58 ans de l'université Rajshahi, à Dacca, n'était pas un militant laïc, comme les derniers visés. Selon ses collègues, il était simplement impliqué dans l'organisation d'événements culturels.
Cela voudrait dire que tout intellectuel est potentiellement menacé, ce qui est terriblement inquiétant, estime Shafqat Munir, chercheur à l'Institut bangladais pour la paix et la sécurité. « Leur objectif principal est de terroriser la population. Que ce soit à Paris ou Dacca, les techniques et l'intensité sont différentes, mais l'objectif est le même. Ils visent des personnes laïques et libérales, et des blogueurs. Quelle est la conséquence ? Beaucoup de membres de cette communauté ont fui le pays. D'autres ont arrêté d'écrire ou se cachent. Cela a donc eu un fort effet de dissuasion, et c'est justement ce qu'ils recherchent », analyse le chercheur.
Dans l'après-midi, plusieurs centaines d'étudiants ont manifesté dans la rue pour demander l'arrestation des assassins. Ceux responsables des précédents meurtres n'ont pour l'instant pas été retrouvés