De notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Lasse des provocations de Pyongyang, Pékin semble cette fois-ci déterminé à donner une leçon à son petit frère bien encombrant. En signe de punition, la Corée du Nord ne pourra plus exporter ni son charbon ou son or, ni ses terres rares ou son titane vers la Chine, son alliée de toujours. Autre mesure de rétorsion : Pyongyang ne devrait plus recevoir de kérosène destiné à l'industrie aéronautique.
Pékin met donc le doigt là où ça fait mal. 90 % du commerce nord-coréen dépend du voisin chinois. S'il ferme les robinets, rien ne va plus à Pyongyang. Un exemple : grâce à la seule vente de son charbon à la Chine, le pays appauvri et isolé a pu encaisser 880 millions d'euros en 2014, un apport crucial.
Mais attention, les failles ne manquent pas dans cette liste noire. Pékin garde la porte ouverte pour maintenir le régime nord-coréen en vie. Tout ce qui doit faire vivre la population continuera de passer la frontière. Par crainte de voir un flux important de refugiés à sa porte, la Chine fera le nécessaire pour ne pas déstabiliser la Corée du Nord.