Hung Hsiu-chu n’est pas rancunière et cette victoire à la tête de son parti, avec 56 % des suffrages face à trois candidats, marque son retour sur le devant de la scène politique.
Hung Hsiu-chu la persévérante. Hung Hsiu-chu la gaffeuse aussi. Les dérapages de cette ex-enseignante au début de la campagne présidentielle l’année dernière avaient conduit le Kuomintang à renoncer à en faire sa candidate.
Elle avait été remplacée par Eric Chu, dont la candidature n’a pas permis d’enrayer la déferlante du parti démocrate progressiste de Tsai Ing-wen. Largement battu, le candidat du Kuomintang a démissionné laissant le champ libre à son ex-rivale. Celle-ci entrera en fonctions en mai prochain, succédant à l’ancien président Ma Ying-jeou.
Reste à savoir si à 68 ans, Mme Hung est capable de rajouter un peu d’eau dans son thé et de modérer son enthousiasme vis-à-vis de la Chine continentale. Hung Hsiu-chu défend en effet la signature d'un traité de paix avec Pékin, ce qui n'est pas la position du parti nationaliste aujourd’hui dans l’opposition, qui préfère le statu quo.
Elle défend aussi un éloignement stratégique des États-Unis qui là encore n’est pas un credo repris par l’ensemble de l’opinion taiwanaise.