Des missiles sol-air déployés par Pékin dans les îles Paracels?

Les tensions en mer de Chine méridionale risquent de franchir une nouvelle étape. Les Chinois pourraient avoir déployé une batterie de missiles sol-air sur une île qu'ils contrôlent dans l'archipel disputé des Paracels, selon les médias américains et les autorités taïwanaises. Les Etats-Unis parlent d’un « déploiement apparent ». Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a dénoncé ce mercredi «l'amplification de la militarisation» par Pékin en mer de Chine méridionale. La Chine dément ces accusations, mais brandit son droit de se défendre.

« Une invention des médias occidentaux » : c’est ainsi que Pékin a réagi aux informations parues ce mercredi 17 février. Selon la chaîne américaine Fow News et les autorités taïwanaises, des missiles sol-air ont été déployés la semaine dernière par la Chine sur l'île Woody (Yongxing en chinois), dans l'archipel des Paracels, au nord de la très disputée mer de Chine méridionale.

La République populaire de Chine contrôle depuis les années 1970 l'archipel des Paracels (« Xisha » en chinois), également revendiqué par le Vietnam et la République de Chine (Taïwan).

En 2012, Pékin avait déjà installé sur Woody, plus grande île des Paracels, une structure administrative chargée de chapeauter l'intégralité des territoires de mer de Chine méridionale considérés par les autorités chinoises comme partie intégrante de leur territoire.

Mer de Chine méridionale : une partie du monde de plus en plus tendue

Depuis quelques années, la situation est de plus en plus tendue en mer de Chine du Sud, un carrefour majeur du commerce maritime international crucial pour la Chine. Pékin estime que toute la région lui revient.

Elle a d’ailleurs transformé, au sud des Paracels dans la même mer, certaines positions d'un second archipel, les Spratleys, en îles artificielles qui, selon les pays voisins, pourraient à terme accueillir des installations militaires.

Le pas aurait-il été franchi sur l’île Woody ? Pékin nie, mais souligne que « les installations d’autodéfense » construites sur des îles sont « cohérentes avec le droit qu’a la Chine d’assurer sa protection et sa défense ».

Les Etats-Unis n'ont pas la même analyse, puisque, pour Washington, il faut « réduire les tensions » par des « mesures tangibles », selon les mots de Barack Obama, qui a discuté de la question ces derniers jours en Californie avec les pays de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN).

Mardi 16 février, avant même cette nouvelle affaire, le président américain avait appelé à « cesser toute nouvelle construction » dans les îles Spratleys, et à « mettre un terme à la militarisation des zones disputées ».

→ Écouter sur RFI : Les forteresses navales de la Chine dans les Spratleys

 

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