A bientôt 72 ans, Gao Yu a déjà fait trois séjours en prison. Suite à la répression de Tiananmen, après avoir laissé la parole aux réformateurs dans le média dont elle assurait la rédaction en chef en 1994, puis en avril 2016. Cette dernière peine s’est transformée en assignation à résidence en novembre dernier pour des raisons médicales. Aujourd’hui, son avocat demande à ce que sa cliente puisse quitter le territoire chinois pour être soignée.
« Nous savons que Gao Yu a des problèmes cardiaques et des problèmes de tension. Lors de sa libération sous condition en novembre dernier, les autorités chinoises ont promis de prendre en charges ses soins médicaux et de garantir sa retraite. Or actuellement Gao Yu n’a pas les moyens de se faire soigner en Chine, a expliqué Me Shang Baojun, son avocat. Voilà pourquoi les autorités allemandes sont venues à son secours. L’ambassadeur d’Allemagne a tout fait pour qu’elle puisse se faire soigner en Allemagne. Tout est prêt, il ne manque que le feu vert de Pékin ».
Selon Me Baojun, Gao Yu a demandé à trois reprises de pouvoir quitter la Chine sans aucune réponse des autorités. Ces dernières n’ont pas supporté les révélations faites par la journaliste, qui a transmis à une maison d’édition aux Etats-Unis le désormais célèbre « document numéro 9 ». Une directive émise par les dirigeants communistes en 2013 et censée rester secrète, qui mettait en garde contre les « dangers » des droits de l’homme et de la démocratie constitutionnelle.