A partir de maintenant, les banques japonaises devront payer pour placer leur argent à la Banque centrale plutôt que de percevoir une rémunération. Ce taux d'intérêt négatif doit justement les dissuader de thésauriser et les inciter à prêter davantage aux entreprises et aux particuliers. Cela afin de relancer l'économie réelle en soutenant l'investissement et la consommation.
La Banque centrale européenne a instauré un taux négatif en 2014. Elle était la première grande Banque centrale au monde à tester une telle disposition, après cependant les Banques centrales du Danemark et de Suisse.
Au Japon, cette mesure vise à donner un nouveau souffle à la politique de relance du Premier ministre Shinzo Abe, les « abenomics ». Car l’archipel peine à sortir d'une longue période de déflation. Le pays est entravé dans sa reprise par la faiblesse de la conjoncture mondiale, et notamment le ralentissement en Chine qui pèse sur ses exportations.
La Banque du Japon voudrait atteindre le plus rapidement possible une inflation de 2 % par an grâce à une politique d'argent facile, mais le but est alors loin. D'autant plus qu'à cette offre de crédit plus largement ouverte ne semble pas correspondre une réelle demande des Japonais. Et les analystes craignent que les montants ainsi mis en circulation alimentent plutôt la spéculation que la consommation.