La guerre contre le groupe Etat islamique se mène aussi sur les ondes. L’Afghanistan affirme vouloir empêcher une radio attribuée à l'organisation jihadiste d’émettre dans le pays. Des émissions provenant de cette radio suspecte ont été entendues à Nangarhar affirment les autorités de cette province de l’est où vient d’atterrir le ministre américain de la Défense Ashton Carter.
A travers ses programmes, elle inciterait les jeunes afghans à rejoindre les rangs du califat. Il s’agit d’une voix qui s’exprime en pachtoun, diffusée via un « signal fort » en FM, selon l’administration locale. Autrement dit, une radio de proximité venue arroser Jalalabad, la capitale de cette province frontalière du Pakistan, et ses montagnes autrefois sanctuaire d’Ousama Ben Laden.
La radio émet-elle depuis le Pakistan voisin comme l’ont affirmé dans un premier temps les autorités de la province ? Il est impossible de confirmer cette information pour l’instant fait savoir Kaboul. Tout ce que l’on sait, c’est que la fréquence de 90 Mhz utilisée n’a pas été attribuée officiellement par le ministère afghan de la Communication et de la Culture, comme l’a confié à la rédaction persane de RFI, Samim Awrang, directeur du département de la communication et de la culture à Jalalabad.
« La radio du califat »
« J’ai entendu l’un des programmes de cette radio sur le 90 FM. Il s’agissait d’un entretien avec un religieux. L’animateur a répété qu’il s’agissait de la "radio du califat". Les questions concernaient des points d’opposition avec le gouvernement, l’opposition aux talibans, l’opposition aussi avec les autorités de la province. A la fin du programme, la radio a arrêté sa diffusion », rapporte-t-il.
Ces émissions appelant à prendre les armes contre le gouvernement de Kaboul auraient été entendues une première fois il y a deux semaines, affirme une source officielle afghane citée par Radio Free Europe.
Cette radio pirate vient rajouter à l’inquiétude des autorités afghanes, alors que le commandant des forces de l’OTAN, John Campbell, a récemment reconnu la présence de 1 000 à 3 000 membres actifs de l’EI en Afghanistan, avec une probable base régionale à Nangarhar.