Ni brouillard, ni nuage, Pékin s’est réveillé sous un ciel bleu et ensoleillé. A l’horizon, les Pékinois ont pu apercevoir les collines environnant la ville, le plus souvent invisibles en raison de la pollution chronique. Alors que la conférence sur le climat (COP21) bat son plein à Paris, la métropole chinoise a connu coup sur coup en dix jours deux épisodes d'« airpocalypse ». Conséquence : la capitale chinoise a été noyée dans un dense brouillard blanchâtre imprégné d'une âcre odeur de charbon.
Dernier épisode en date, l’« alerte rouge » à la pollution atmosphérique déclenchée par les autorités le lundi 7 décembre 2015. L’alerte maximale de trois jours a entrainé des mesures drastiques de restriction de la circulation, d’interruption des chantiers et de fermeture des écoles et de milliers d’entreprises.
Les mesures d'urgence adoptées « ont été efficaces pour ralentir l'accumulation du brouillard », a indiqué la municipalité, remerciant les habitants pour leurs « efforts ».
Des particules dangeureuses pour la santé
La pollution est exacerbée par l'utilisation accrue de charbon pour le chauffage et la production d'électricité durant l'hiver. Mais le brouillard dont souffre Pékin provient essentiellement des provinces alentour, où les concentrations de particules polluantes restaient ce jeudi 10 décembre 2015 à des niveaux très élevés.
La densité de particules de 2,5 microns de diamètre (PM 2,5), particulièrement dangereuse pour la santé, avait dépassé la semaine dernière à Pékin 600 microgrammes par mètre cube, selon les niveaux de référence mesurés par l'ambassade américaine. Un taux supérieur au plafond recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), fixé à 25 microgrammes/m3 pour une exposition de vingt-quatre heures.
Exaspération des Chinois
Cela n’a rien d’exceptionnel à Pékin où l’air est malsain un jour sur deux. Alors pourquoi cette « alerte rouge » ? Tout simplement parce que le gouvernement fait face à une grande exaspération populaire. La semaine dernière, la pollution a été plus grave, et beaucoup de Chinois ont demandé pourquoi aucune mesure d’urgence n’avait été prise. C’est donc chose faite cette fois-ci et le quotidien China Daily s’en félicite : « Les autorités ont entendu l’appel des citoyens. »
Le mois de janvier qui approche, avec des températures généralement au plus bas et les chauffages au plus haut, sera un test en matière de pollution de la capitale.
(Avec AFP)