Ce n'est pas la première fois que l'inspecteur général John Sopko épingle le ministère de la Défense sur les dérives dans l'utilisation des aides américaines à la reconstruction en Afghanistan. Si plus de 500 enquêtes ont effectivement abouti à des dizaines d'arrestations et d'inculpations ainsi qu'a des économies estimées à 500 millions de dollars, chaque nouveau rapport du Sigar met en lumière de nouveaux abus et malversations.
Ainsi 43 millions de dollars ont été dépensés pour la construction d'une station-service délivrant du gaz naturel pour véhicules, à Sheberghan dans le nord de l'Afghanistan. En comparaison, une station du même type au Pakistan voisin n'a coûté que 500 000 dollars. Le porte-parole de l'organisme dénonce « un programme ruineux, sans étude de faisabilité préalable ».
Depuis 2002, les Etats-Unis ont dépensé une centaine de milliards de dollars d'aide. Parmi les nombreuses dérives, le Sigar cite 8 milliards de dollars dépensés pour un programme antidrogue qui a échoué, un demi-milliard pour des avions qui ont dû être transformés en ferraille. Mais la palme revient sans conteste à une clinique flambant neuve, qui, affirme le Sigar, par manque d'électricité et d'eau, lavait les nouveau-nés dans une rivière voisine.