Avec notre correspondant à Islamabad, Michel Picard
Quelques heures à peine après le puissant séisme meurtrier de ce lundi 26 octobre, le chef de l’armée, le général Raheel Sharif a été le premier haut dirigeant du pays à réagir.
Mobilisant ses hommes et son matériel, il posait fièrement près d’un hélicoptère en route pour les zones les plus touchées.
De son côté, le Premier ministre Nawaz Sharif était aux Etats-Unis ; puis il a fait halte à Londres avant de rejoindre mardi le Pakistan. Face aux très nombreuses critiques sur cette absence, ses services n’ont eu de cesse de répéter qu’il dirigeait les opérations depuis l’étranger.
Mais c’était sans compter sur la réactivité des réseaux sociaux, notamment Twitter où est très rapidement apparu le hashtag #RaheelIsHereNawazIsWhere, littéralement « Raheel est ici, où est Nawaz ». Le phénomène a pris de l’ampleur et les commentaires louaient la réactivité du général, certains le présentant sans hésiter comme leur sauveur, leur héros.
Le général en héros national
D’ailleurs quand il demandait ce lundi à ses hommes de ne pas attendre les directives politiques pour se rendre sur place et que lui-même s’envolait pour superviser les opérations de secours, des centaines d’utilisateurs des réseaux sociaux l’ont rapidement encensé, souhaitant qu’il prenne les rênes du pays.
S’en sont suivies toutes une série de photos publiées par l’armée, montrant des médecins militaires en tenue auprès des victimes, des réunions de crise de gradés ou encore des soldats transportant des vivres dans des hélicoptères.
Au Pakistan, les militaires ont à de nombreuses reprises dirigé politiquement le pays. Dernier en date, le général Musharraf.
Si l’actuel chef de l’armée, en poste depuis deux ans, s’est toujours montré aux ordres du gouvernement, son aura vient de décupler. Et il prouve la puissance des militaires qui gardent la main sur la sécurité du pays et sur son image à l’international.