Ieng Thirith accède aux plus hautes sphères du pouvoir par ses liens familiaux. Son mari était Ieng Sary l'ancien ministre des Affaires étrangères sous le régime des Khmers rouges. Elle était aussi la belle sœur de Pol Pot, numéro un du régime décédé en 1998, sans avoir été jugé. Son mari décède en mars 2014, avant la fin de son procès.
La disparition de Ieng Thirith vient donc s'ajouter à la liste des responsables des pires atrocités commises au nom d'une utopie marxiste, qui ne répondront jamais devant la justice. Près d'un quart de la population a été exécutée ou torturée ou morte d'épuisement, de famine ou de maladie entre 1975 et 1979.
Ieng Thirith était poursuivie pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, mais son procès à été suspendu en 2012, car la Cour l'avait considérée comme inapte à être jugée en raison de sa démence. A l'époque, l'ancienne « première dame » occupait le poste de ministre des Affaires sociales. Selon les documents du tribunal, elle avait institutionnalisé les mariages forcés, dissous les familles, aboli l'éducation et ordonné des purges.
Au final, seul deux hauts dirigeants du régime, Nuon Chea, 87 ans et Kieu Samphan, 82 ans, ont été jugés et condamnés à la prison à vie il y a tout juste un an.