Avec notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard
Pronab Adhikary menait en apparence la vie d'un monsieur tout-le-monde. D'après ses voisins, il allait au travail sur sa petite moto et n'achetait rien de luxueux. C'est à la suite de plusieurs plaintes déposées par des promoteurs immobiliers de la ville de Howrah, en banlieue de Calcutta, que la police a fait une descente chez ce cadre moyen, ingénieur employé à la municipalité.
M. Adhikary, qui touche un salaire d'environ 500 euros par mois, est accusé d'avoir demandé des pots-de-vin avant d'approuver la construction de bâtiments dans la région. Selon les forces de l'ordre, le pactole pourrait avoir également été stocké pour plusieurs de ses collègues.
Mouvement anti-corruption
La corruption reste monnaie courante en Inde, en particulier dans le bâtiment. Mais ce secteur est loin d'être le seul affecté. Tout le secteur privé mais aussi public, comme dans ce cas, sont touchés, notamment la police et, sans surprise la politique.
En 2011, un mouvement contre la corruption avait secoué le pays pour finalement accoucher d'un parti anti-corruption. Cette nouvelle formation politique, dirigée par un ancien haut-fonctionnaire des impôts, a réalisé un raz-de-marée à New Delhi aux élections régionales l'année dernière.