Un rap contre les méfaits d'Unilever en Inde crée le buzz

En Inde, un clip de rap cherche à réveiller les consciences. Et cela semble fonctionner . L'objectif : faire monter la pression sur l'entreprise anglaise Unilever, accusée d'être responsable d'une importante pollution au mercure autour de son ancienne usine de fabrication de thermomètres. La multinationale a reconnu certaines erreurs et a dû fermer cette usine en 2001. Mais depuis, de nombreux travailleurs seraient décédés à cause d'une possible contamination au mercure.

Unilever reconnaît une chose : au début des années 2000, 5,3 tonnes de verre contenant du mercure ont été revendues à de simples recycleurs près de cette fabrique de thermomètres, située à Kodaikanal, dans l'Etat du Tamil Nadu, à l'extrême sud de l'Inde.

Cette violation des règles environnementales, révélée à l'époque par l'association Greenpeace, a entraîné la fermeture de cette usine. Unilever a alors isolé plus de 7 tonnes de verre contaminé au mercure, et les a envoyés aux Etats-Unis pour les recycler. La compagnie affirme que cela a empêché toute contamination de l'environnement de la région. Et depuis, elle est engagée dans une longue procédure d'analyse pour décontaminer le site de l'usine.

Les ONG mobilisées

Pour les associations locales, cela n'est cependant pas suffisant. Car selon elles, toute la terre autour de l'ancienne usine est hautement polluée au mercure, ce qui risque de contaminer le lac adjacent. Mais le problème, c'est qu'aucun relevé indépendant n'a été réalisé depuis 14 ans pour évaluer l'ampleur des dommages.

Et les travailleurs seraient aussi affectés. Ils n'avaient en effet aucun équipement de protection dans l'usine et étaient constamment exposés au mercure. « On en trouvait sur nos mains, sur nos sourcils, et on en emmenait dans notre foyer », témoigne l'un d'entre eux.

Unilever réfute les accusations

Quarante-cinq anciens travailleurs sont déjà décédés, dans des conditions étranges et à un très jeune âge. Un récent rapport du ministère de l'Emploi a conclu que la moitié des 106 ouvriers survivants souffraient d'empoisonnement au mercure, ce qui implique des dysfonctionnements rénaux ou de l'appareil reproductif.

Enfin, certains de leurs enfants seraient également contaminés et souffrent de déformations congénitales ou de déficiences cérébrales. Unilever réfute toutes ces accusations. En attendant, un clip de rap a enflammé la toile. Il a été mis en ligne le 31 juillet dernier et a depuis été vu par 1,7 million de personnes. Et 50 000 personnes ont déjà signé la pétition qui demande à Unilever de s'engager à nettoyer tout le site et à indemniser les victimes.

Pour en savoir plus :

→La position d'Unilever
→Le point de vue de l'ONG Jhatkaa
→La pétition en ligne

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