De notre correspondante à Shanghai, Delphine Sureau
Ils ont passé plus d'une semaine en détention, avec interdiction de contacter leurs familles ou leur ambassade les premiers jours. Ces touristes britanniques, sud-africains et indiens, musulmans pour beaucoup, participaient à un voyage organisé haut de gamme pour découvrir la Chine ancienne.
Après avoir été longuement interrogés sur leurs liens avec une éventuelle organisation terroriste, les charges pesant contre eux ont été abandonnées? car la vidéo incriminée serait en fait un documentaire de la BBC consacré à Gengis Khan. Les touristes venaient de visiter le mausolée du chef guerrier Mongol, en Mongolie intérieure.
Le quiproquo est énorme et embarrassant pour les autorités chinoises, d'autant plus que parmi les Sud-Africains figurent plusieurs membres de l'ANC, le parti au pouvoir. Peut-être pour ne pas perdre la face, Pékin assure que les touristes ont reconnu avoir visionné une vidéo terroriste et qu'ils ont été libérés après s'être repentis. Les intéressés, de retour dans leur pays, contestent cette version.
Les autorités sud-africaines sont apparemment intervenues pour faciliter cette libération, rapporte Liza Fabian, correspondante de RFI à Johannesburg. Elles la décrive comme une « victoire diplomatique » sans que l'on connaisse les détails de l'accord entre la Chine et l'Afrique du Sud. Le vice-président sud-africain Cyril Ramaphosa était en visite en Chine au moment même où l'affaire a éclaté. Il aurait lui aussi soulevé le problème.