Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Le festival de Yulin donne régulièrement lieu à un face à face tendu entre ceux qui raffolent d'un gigot de chien et ceux qui se battent pour la protection des animaux. Aujourd'hui, des millions de Chinois vouent un amour fou à leurs animaux de compagnie, au détriment des restaurants qui servent encore de la viande canine.
Du chien rôti sur la braise : le patron du restaurant pékinois Caorong en raffole. « La viande canine est vraiment très parfumée. Vous pouvez la sentir de loin. C'est une viande qui n'est pas grasse et même les tendons sont tendres. Sur notre carte, vous trouvez de la soupe au chien, les tripes, le foie, le pénis, servis avec ou sans peau et en fondue. »
Perte de terrain
Mais les clients de Kang Zhen Min se font rares. Même s'il s'agit d'une tradition culinaire millénaire, les adeptes du chien mijoté perdent du terrain face aux propriétaires de caniches qui dépensent une fortune pour faire bichonner leurs chéris poilus dans des salons de beauté.
Après son bain, le petit Nai Tang, un caniche nain, a ainsi droit à son brushing, coloration des pattes en violet et pédicure inclus. « On devrait être gentil avec les chiens au lieu de les manger. Il y a tellement d'autres choix : du poulet, du porc, du bœuf et du poisson. J'espère que le gouvernement adoptera une loi pour interdire de manger du chien. Le chien est l'ami de l'homme ! » La jeune femme offre régulièrement un soin de beauté à son petit chien. Un business qui a augmenté de 900 % en 10 ans.