Vaste accord de libre-échange entre Chine et Australie

L’Australie et la Chine ont signé mercredi 17 juin un accord de libre-échange économique. La Chine est le premier partenaire commercial de l'Australie et premier investisseur étranger dans le pays depuis 2014. Ce vaste accord prévoit l'abolition des droits de douanes entre les deux pays dans les services et les marchandises notamment dans le secteur-clé des ressources minières.

Un jour « historique », l'adjectif employé par le Premier ministre australien Tony Abbott n'a rien de galvaudé. Il aura fallu dix ans de négociations pour que cet accord voit le jour. 85 % des biens exportés d'Australie vers la Chine seront exemptés de droits de douanes, selon cet accord en or pour les deux pays.

La Chine est le premier partenaire commercial de l'Australie. Chaque année, le tiers des exportations australiennes de charbon, de minerai de fer, de boeuf et de lait sont à destination des ports chinois. Avec cet accord, les taxes sur le lait qui pouvaient atteindre 20 % seront supprimées d'ici onze ans. Et plus rapidement encore, d'ici 2019, pour le lait infantile, secteur particulièrement sensible en Chine après une série de scandales sanitaires.

L’Australie de son côté supprimera ses droits de douanes sur l'électronique et l'électroménager. Mais surtout, les investissements chinois jusqu'à un milliards de dollars seront autorisés sans feu vert préalable du conseil de surveillance des investissements étrangers.

Inquiétude du syndicat des travailleurs australiens

C'est sur ce point notamment qu'ont longuement achoppé les négociations. Pékin exigeait l'abolition des limitations imposées aux investissements des entreprises publiques chinoises. Ce verrou a finalement été levé. Grâce à cet accord, qui vient s'ajouter à ceux déjà conclus avec le Japon et la Corée du Sud, Canberra voit 50 % de son marché à l'export garanti sans droit de douane.

Une porte grande ouverte qui inquiète les syndicats australiens, lesquels ont qualifié cet accord de « honte ». « C’est un jour funeste », a notamment déclaré le secrétaire national du syndicat Electrical Trades Union qui fédère les salariés des sous-traitants de l'électricité et des communications.

Certains redoutent l'arrivée massive sur le marché du travail d'une main d'œuvre chinoise moins bien payée et qui de ce fait représentera une concurrence pour les travailleurs australiens.

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