Le virus qui angoisse la Corée du Sud en questions

Alors que la Corée du Sud annonce son neuvième décès dû à l’épidémie du coronavirus MERS-CoV, une équipe de l’Organisation mondiale de la Santé est arrivée sur place, le 9 juin, pour prêter main-forte aux autorités. Le nombre de malades continue d’augmenter alors que 3 500 personnes sont déjà en quarantaine. Revue de détail des questions les plus fréquemment soulevées par cette maladie émergente.

Qu’est-ce que le MERS ? 

C’est une maladie respiratoire due à un virus de la famille des coronavirus. Son appellation MERS est un acronyme anglais pour « Syndrome respiratoire du Moyen-Orient ». Le virus qui provoque le MERS a été isolé pour la première fois en 2012 en Arabie saoudite et il s’est avéré différent de tous les coronavirus identifiés jusque-là chez l’homme.

Depuis cette date, plus de 950 personnes ont été contaminées dans le royaume et 412 sont décédées. Dans le monde, une vingtaine de pays ont été touchés, mais à des degrés moindres qu’en Arabie saoudite. Selon le dernier bilan établi par l’OMS, 1 154 cas d’infections ont été confirmés en laboratoire parmi lesquels au moins 434 mortels.   

D’où vient cette maladie ?

Son origine garde encore quelques mystères bien que les chercheurs aient remonté une piste qui les as conduits jusqu’aux dromadaires. Chez ces camélidés, les scientifiques ont trouvé des anticorps contre le MERS qui montrent que les animaux ont été en contact avec le virus. Probablement via des chauves-souris qui auraient infecté avec leurs déjections des dattes consommées par les dromadaires.

Bien qu’ils ne présentent aucun signe de la maladie, les dromadaires peuvent cependant infecter les humains qui sont en contact avec eux essentiellement par voie aérienne. On soupçonne également la consommation de lait cru ou de viande, mais cette hypothèse n’est pas vérifiée.    

Quels sont les signes du MERS ?
 
En attaquant les poumons, le MERS-CoV provoque un essoufflement et des difficultés à respirer qui peuvent aboutir à une pneumonie. Ces symptômes sont accompagnés d’une fièvre égale ou supérieure à 38°C, de toux et parfois de signes digestifs comme la diarrhée.

Certains malades présentent une insuffisance rénale. La période d’incubation est actuellement estimée de 2 à 14 jours. On diagnostique l’atteinte par le MERS grâce à la recherche d’anticorps dans le sang, les urines, les selles ou en radiographiant les poumons.   

Comment peut-on être contaminé ?

Le virus se transmet de l’animal à l’homme comme on l’a vu pour les dromadaires. Mais pour la plupart des cas et notamment pour l’épidémie qui sévit depuis le 20 mai en Corée du Sud, la transmission est interhumaine.

Une personne porteuse du virus peut ainsi le transmettre à son entourage ou aux soignants. Mais pour cela il faut des contacts rapprochés et fréquents. Selon les spécialistes, la transmission se produit surtout dans les centres de soins où elle serait la conséquence d’un manquement aux règles de lutte contre les infections.

Pour les autorités sanitaires, la première mesure de précaution consiste à isoler les personnes exposées directement ou indirectement au virus. Actuellement, 3 500 personnes sont placées en quarantaine chez elles ou à l’hôpital en Corée du Sud. Le port d’un masque et le lavage fréquent des mains demeurent des outils de prévention valables.   
 
Comment peut-on soigner le MERS, existe-t-il un vaccin ?

Il n’existe pour le moment pas plus de vaccin préventif ou thérapeutique que de traitement antiviral spécifique du MERS-CoV. Au cas par cas, les soignants traitent les symptômes comme la fièvre et prennent en charge les difficultés respiratoires.

Les personnes le plus à risque de développer une forme grave de la maladie sont celles qui souffrent de pathologies pré-existantes au coronavirus ou qui sont immunodéprimées. Les neuf victimes du MERS-CoV en Corée du Sud étaient toutes dans ce cas.

Quelle est la différence avec le SRAS ?

Le MERS-CoV et le SRAS sont tous les deux des coronavirus. Les manifestations des deux virus sont semblables. Survenue en 2002-2003, l’épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère)s’était rapidement répandue et avait tué quelque 800 personnes sur les 8 000 qui avaient contracté le virus.

Selon les observations de l’OMS, le MERS est quant à lui beaucoup moins contagieux, mais plus mortifère : 35 % des personnes contaminées par ce redoutable virus ne s’en relèvent pas.
 

 

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