Avec notre correspondante à Melbourne, Caroline Lafargue
Un vent d'espoir a soufflé lundi en Australie, après l'annonce de la décision de la Cour constitutionnelle indonésienne : celle-ci a accepté de vérifier si le président indonésien avait bien respecté la procédure quand il avait refusé de gracier Andrew Chan et Myuran Sukumaran.
L'audience ayant été fixée au 12 mai prochain, Julie Bishop, la ministre australienne des Affaires étrangères, a donc demandé à l'Indonésie de suspendre les exécutions pour permettre à Andrew Chan et Myuran Sukumaran de témoigner devant la Cour constitutionnelle. En vain.
Cette procédure n'aurait de toute façon rien changé : la Cour constitutionnelle n'a pas le pouvoir de casser des décisions du président de la République.
Sept autres condamnés bientôt exécutés
Mais les Australiens refusent de baisser les bras. Ils ont organisé des veillées aux chandelles dans les grandes villes du pays lundi. Pendant ce temps-là, en Indonésie, Andrew Chan et Myuran Sukumaran se concentrent sur leurs dernières volontés : Chan a épousé sa fiancée indonésienne et Sukumaran peint une série d'autoportraits qui le représentent avec un trou noir à la place du coeur, là où les balles le frapperont.
Trois Nigérians, un Ghanéen, un Brésilien, une Philippine et un Indonésien ont également appris qu'ils seraient prochainement exécutés. Le Français Serge Atlaoui, qui devait être exécuté en même temps, a été retiré au dernier moment de la liste de ceux dont l'exécution est imminente. Mais un porte-parole du parquet général d'Indonésie a averti qu'il serait exécuté seul en cas de rejet de son recours devant le tribunal administratif de Djakarta.