Indonésie: un sursis pour Serge Atlaoui

Serge Atlaoui, ce Français condamné à mort pour trafic de drogue en Indonésie, ne figure plus sur la liste des personnes qui seront prochainement exécutées. Peut-être est-ce le résultat des intenses pressions diplomatiques exercées par Paris mais ses co-inculpés sont eux en attente d'exécution.

Faut-il voir dans ce retrait un espoir de clémence pour Serge Atlaoui ? Pour son avocat, le retrait de son client de la liste des prochains exécutés est un bon signe. Hier après-midi, il participait à un rassemblement à l’appel de l’ONG Ensemble contre la peine de mort à Paris. « Le travail d’Ensemble contre la peine de mort, le travail des avocats, le travail de la diplomatie française, le travail des politiques français, c’est un travail qui a été très étudié, très calibré, je crois que nous avons fait un travail intelligent et j’en suis très heureux » se félicitait maître Richard Sédillot. 

Il est vrai que ce retrait au dernier moment est assez surprenant, explique notre correspondante à Jakarta, Marie Dhumière. Selon les autorités, c’est parce que l’un de ces recours est toujours en cours d’examen mais c’est aussi le cas d’autres condamnés qui sont toujours sur la liste des prochaines exécutions. Alors pourquoi Serge Atlaoui et pas les autres ? Il est peu probable ce soit l’effet des pressions diplomatiques exercées par la France car l’Australie, qui est un partenaire de l’Indonésie bien plus important que la France, se bat depuis des mois et sans succès pour que ses ressortissants soient épargnés.

Pour ce qui est du recours de Serge Atlaoui, rappelons que les condamnés australiens avaient eux aussi contesté le rejet de leur grâce présidentielle auprès de la Cour administrative, c’est le même recours que celui déposé par Serge Atlaoui. Dans le cas des Australiens, cela s’était soldé par un échec.

On sait que d'autres condamnés sont eux aussi dans le couloir de la mort, des étrangers notamment. Aucune date n’a été officiellement annoncée mais sept des huit condamnés étrangers restant auraient été informés hier de leur exécution dans les prochains jours, possiblement mardi prochain, selon les avocats d’un condamné nigérian et de la seule femme, une Philippine. La ministre des Affaires étrangères australienne, Julie Bishop, confirme que l’exécution des deux Australiens est imminente et supplie le président indonésien de faire preuve de clémence envers les deux hommes.

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