Les proches de plusieurs étrangers dans le couloir de la mort en Indonésie pour trafic de drogue ont appelé dimanche les autorités du pays à la clémence, appels relayés par les gouvernements concernés ainsi que par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.
Sydney tente de sauver ses deux condamnés
L'Australie a tenté d'obtenir un sursis à l'exécution de ses deux ressortissants Andrew Chan et Myuran Sukumaran en s'appuyant sur des éléments selon lesquels leur procès aurait été entaché de corruption. La ministre des Affaires étrangères Julie Bishop a qualifié de « très graves » des allégations sur des juges indonésiens, qui auraient réclamé des sommes d'argent pour ne pas prononcer la peine de mort.
Les avocats des deux Australiens ont cru ensuite obtenir un répit en apprenant que la Cour constitutionnelle avait accepté d'examiner le 12 mai un autre recours.
Mais le porte-parole du parquet Tony Spontana a déclaré que les neuf condamnés seraient bien fusillés cette semaine.
Le Premier ministre australien Tony Abbott avait aussi rappelé, conjointement avec le président français François Hollande, qu'ils « condamnaient le recours à la peine de mort en tout lieu et en toutes circonstances ».
Le président philippin exhorte son homologue indonésien
En marge d'un sommet en Asie, le président philippin Benigno Aquino a également exhorté son homologue indonésien à épargner la vie de la ressortissante philippine Mary Jane Veloso, mère de deux enfants qui affirme avoir transporté de la drogue à son insu.
Joko Widodo a dit comprendre son inquiétude et promis d'examiner sa requête.
Le boxeur philippin Manny Pacquiao, star en son pays et l'un des sportifs les mieux payés du monde, est monté au créneau lundi pour demander à l'Indonésie d'épargner le peloton d'exécution de Mary Jane Veloso.
Mas à Djakarta, le parquet a annoncé qu'il n'y aurait pas de mesure de clémence pour cette femme.
Communiqué commun de François Hollande et Tony Abbott
Le président français François Hollande et le Premier ministre australien, Tony Abbott, ont « rappelé que la France et l'Australie partageaient un même attachement aux droits de l'homme et condamnaient le recours à la peine de mort en tous lieux et en toutes circonstances », indique un communiqué de la présidence française diffusé à l'issue d'entretiens à Paris.
Le Français Serge Atlaoui, qui devait être exécuté en même temps que les neuf autres condamnés à mort, a été retiré au dernier moment de la liste de ceux dont l'exécution est imminente. Mais un porte-parole du parquet général d'Indonésie Tony Spontana a averti qu'il serait exécuté seul en cas de rejet de son recours devant le tribunal administratif de Djakarta. Aucune date n'a encore été fixée pour l'examen du recours d'Atlaoui qui conteste devant le tribunal administratif de Jakarta l'absence de motivation dans le rejet de sa demande de grâce par le président indonésien, Joko Widodo.
Les autorités indonésiennes ont formellement notifié aux huit étrangers qu'ils seraient exécutés cette semaine, en même temps qu'un Indonésien, la peine capitale ayant été prononcée pour trafic de drogue. Il s’agit de trois Nigérians, un Ghanéen, un Brésilien, une Philippine, ainsi que deux Australiens.