Avec notre correspondant à Kaboul, Joël Bronner
« Cinq de nos employés ont été enlevés il y a plus de cinq semaines. Et, malheureusement, nous avons appris qu'ils avaient été tués ». Voilà pour la première réaction, sous forme de confirmation, d'un porte-parole de l'organisation humanitaire Save the Children, dont les cinq employés Afghans ont été retrouvés morts dans la journée du vendredi 10 avril.
C'est au tout début du mois de mars 2015 que ces hommes avaient été enlevés par des assaillants armés à Trinkot, dans la capitale de l'Oruzgan, qui se situe dans le sud de l'Afghanistan. Selon le gouverneur de cette province instable, c'est le refus des autorités de procéder à un échange de prisonniers qui aurait conduit les talibans à finalement exécuter leurs cinq otages.
L'Afghanistan est actuellement l'un des pays les plus dangereux au monde pour les travailleurs humanitaires. Ce sont 57 d'entre eux qui ont ainsi perdu la vie l'an dernier selon les chiffres de l'ONU. Ce sont des Afghans dans leur immense majorité, puisque, comme c'est le cas à présent pour les forces de sécurité, ce sont là aussi les Afghans qui sont surtout en première ligne et qui prennent par conséquent les risques les plus importants. Alors que de leur côté, pour des questions de restrictions sécuritaires, les expatriés qui travaillent pour les ONG internationales se retrouvent de plus en plus souvent coupés du terrain.