Avec notre correspondant à Port-Vila, Alexis Bédu
Il y a manque d’eau potable dans certains quartiers, mais aussi un manque de matériel et, surtout, de nourriture. Toutes les denrées ont été stockées, mais, entre la trentaine d’ONG présentes à Port-Vila et le gouvernement, la coordination met du temps. Cela a le don d’agacer Eric Puyofesta deuxième adjoint au maire de Port-Vila.
« J'ai eu des échos hier soir d'un chef qui est venu nous voir. Il a 48 personnes avec lui. Ils ont un sac de riz et deux boîtes de viande. Donc je sais pas, mais ça me paraît un peu léger. Port-Vila devrait être en priorité, puisque c'est ici que la nourriture arrive en premier. Donc il devrait distribuer ici vite fait, et les îles après... Pour moi les îles c'est pas grave : ils auront leur manioc à manger, leur ignames, ils ont tout ça qui est là. Alors qu'en ville ils n'ont rien les pauvres. »
« Quand allez-vous venir ? »
Le NDMO, organisation gouvernementale qui contrôle la distribution, est directement pointé du doigt. Dans le quartier de Nambatri, le message des habitants est clair. Sur une pancarte on peut lire : « NDMO quand allez vous venir ? »
La directrice de la Croix Rouge du Vanuatu, Jacqueline de Gaillande reconnaît que cela a pris du temps mais, selon elle, c’était nécessaire.
« Pour éviter d'aller dans les mêmes endroits, de dupliquer la distribution, il y a eu des réunions de coordination, explique-t-elle. Ça a pris du temps. Et donc le NDMO et le gouvernement ont été clair avec nous : il faut essayer de vous coordoner et essayer de faire en sorte que les choses soient bien faites. Pour éviter qu'il y ait une organisation qui commence dans une communauté bien définie et que ça fasse une émeute à côté. »
Après plusieurs jours d’attente, l’approvisionnement de certains quartiers de la capitale a enfin commencé. Mais il n'y a pas qu'à Port-Vila que l'attente se fait longue, c'est aussi le cas dans les villages ou sur les autres îles, comme Tanna.