La mission d'enquête a constaté des cas de viols, de monnayage de faveurs sexuelles, de nombreuses formes de harcèlement, des coups, des menaces. Une enfant de quatre ans a été frappée, un autre a subi des attouchements. Un adolescent qui s'était cousu les lèvres pour protester a expliqué que l'aiguille lui avait été fournie par un gardien.
Après deux visites dans les camps, les enquêteurs ont jugé les cas rapportés crédibles, même s'il n'ont pas toujours obtenu de preuves concrètes. Pour des raisons culturelles, ou par peur, la plupart des victimes ne portent pas plainte. Les demandeurs d'asile détenus à Nauru viennent principalement d'Iran, d'Irak et d'Afghanistan.
Save the Children hors de cause
Enfin, le rapport met hors de cause l'ONG Save the Children, accusée d'avoir encouragé les détenus à se révolter, ou d'avoir fabriqué des accusations de maltraitance. Car plusieurs révoltes ont éclaté dans les camps ces dernières années, alors que l'Australie durcit sa législation sur l'immigration.
C'est en octobre dernier, suite à plusieurs alertes d'une sénatrice écologiste notamment, que le ministre de l'Immigration a confié cette enquête à l'ancien Commissaire du gouvernement Philip Moss. Ce dernier a formulé 19 recommandations, le gouvernement s'est engagé à répondre à l'ensemble d'entre elles.
Jusqu'à présent, le Premier ministre Tony Abbott a toujours balayé les nombreuses critiques contre le sort réservé par l'Australie aux demandeurs d'asile. Suite à des remarques formulées par l'ONU, il avait répondu début mars en avoir assez de recevoir des leçons.