Tadjikistan: soupçons de fraudes après la victoire du parti au pouvoir

Au Tadjikistan, sans surprise, le parti au pouvoir a remporté les élections législatives de dimanche avec plus de 65% des suffrages. Les observateurs internationaux ont fait part de nombreuses irrégularités. Le principal parti d'opposition, écarté, a dénoncé des fraudes massives.

« L'honnêteté de ce vote ne peut être garantie », a déclaré le chef de la délégation du Parlement européen, l'un des quelque 500 observateurs chargés de superviser l'élection. Il a évoqué des bourrages d'urnes et un manque de respect des procédures de comptage. Exemple : une personne allant glisser les bulletins dans l'urne pour tous les membres de sa famille ou des scrutateurs indiquant aux électeurs pour qui voter.

Le Parti démocratique populaire du Tadjikistan du président Emomali Rakhmon a donc remporté haut la main ces élections législatives. Il occupera la grande majorité des 63 sièges du Parlement. Trois autres partis ont recueilli 5 % des suffrages.

Et pour la première fois, le Parti de la renaissance islamique du Tadjikistan (IRPT) n'a obtenu aucun siège. Principale opposition au parti présidentiel contre lequel il s'est battu au cours de la guerre civile entre 1992 et 1997, il dénonce des fraudes massives. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a reçu des plaintes de l'IRPT et du Parti social-démocrate faisant part de pressions au cours de la campagne.

Au pouvoir depuis 22 ans dans ce petit pays, le plus pauvre d'Asie centrale, le président Rakhmon avait été réélu en novembre 2013 pour sept ans avec plus de 83% des voix.

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