Des élections législatives sans grand enjeu au Tadjikistan

Des élections législatives avaient lieu ce dimanche 1er mars au Tadjikistan. Le Parti démocratique national du Tadjikistan, formation du président Emomali Rakhmon, semble assuré de remporter le scrutin. Le Parti de la renaissance islamique se dit victime d'une campagne de harcèlement.

Sur les 63 sièges de députés au Parlement de Douchanbé, le Parti démocratique national du président Emomali Rakhmon en compte 53. Il faut dire que le président tadjik est au pouvoir depuis 1992 et règne en maître sur le pays. Le Parti de la renaissance islamique, qui a la particularité d'être le seul parti religieux officiel dans toute l'Asie centrale post-soviétique, ne dispose que de deux sièges dans l'Assemblée sortante.

Après une guerre civile sanglante entre le pouvoir et les combattants islamistes jusqu'en 1997, le Tadjikistan a fait de la lutte contre l'intégrisme religieux une priorité. Le président du Parti de la renaissance islamique déclare que sa formation subit une grande pression, notamment en province, avec de fausses pages sur Facebook, des accusations d'adultère et des refus d'enregistrement des candidats. Sur 160 candidats proposés par le parti, plus de la moitié ont en effet vu leur dossier refusé.

Les élections locales suivront ces législatives du jour. Or, même constat : sur les 720 candidats proposés par le parti d'opposition, moins de 200 pourront se présenter. Même les autorités religieuses du Tadjikistan ont désavoué le Parti de la renaissance islamique. Le mufti en chef du pays, nommé par l'Etat, l'a d'ailleurs appelé à retirer de son nom toute référence à l'islam.

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