Avec notre correspondant à New Delhi, Antoine Guignard
« Un système de sécurité social pour tous les Indiens », c'est ce que le gouvernement va s'efforcer de mettre en place, a promis le ministre des Finances Arun Jaitley dans l'hémicycle, samedi 28 février.
M. Jaitley a annoncé trois mesures concrètes, qui devraient être lancées dans les prochains mois. Une assurance-accident, qui offrira une indemnisation de 3 000 euros en échange d'une contribution annuelle de quelques dizaines de centimes d'euros ; un régime d'assurance vie, d'une indemnisation d'un même montant, qui coûtera seulement 5 euros par an à l'assuré. Et troisièmement, une assurance retraite, un fonds de pension auquel le gouvernement contribuera pour moitié.
En Inde, les pauvres ont accès à divers aides et subventions en matière de santé, mais les hôpitaux publics offrent rarement des soins de qualité. Et il n'existe pas de système de sécurité sociale universelle. Reste maintenant à voir avec quelle efficacité ces réformes seront appliquées. Elle figurent en tout cas parmi les annonces phares de ce budget 2015-2016.
Un budget tourné vers les infrastructures
Si ce projet de sécurité sociale universelle est sans doute la réforme la plus marquante, le ministre des Finances a aussi annoncé une batterie de mesures pour relancer l'économie indienne. Au cours de l'exercice budgétaire 2015-2016, il prévoit de porter la croissance économique à 8 ou 8,5 % après deux années de ralentissement. Et pour cela, le gouvernement Modi va faire porter l'effort sur les infrastructures, le point faible de l'Inde.
Dix milliards d'euros seront consacrés au rail, à la route et aux installations portuaires. Des obligations seront également lancées pour financer ces vastes projets. Ainsi, 100 000 km de routes devraient être achevés dès cette année et 100 000 autres kilomètres mis en chantier.
Pour favoriser le développement des entreprises et attirer les investisseurs étrangers, l'impôt sur les sociétés sera ramené de 30 à 25% en quatre ans et le gouvernement promet une fiscalité plus stable et plus claire. Ce budget de relance sacrifie, en revanche, la réduction des déficits publics. L'objectif de revenir à 3% du PIB est reporté d'un an.