De notre correspondante à Sidney,
Première défaillance du système selon Tony Abbott, le terroriste australien n'aurait jamais dû être libéré, alors que ses liens avec le monde terroriste étaient connus depuis longtemps. Man Haron Monis prétendait par exemple avoir des informations sur al-Qaïda. Au moment de la prise d'otages, il était en liberté sous caution, en attente de son jugement pour complicité du meurtre de son ex-femme. Et il avait déjà été mis en examen pour 40 agressions sexuelles. Les juges devront désormais vérifier que le prévenu n'a pas de liens avec une entreprise terroriste, avant de décider de sa libération sous caution.
Signalements des activités sur les réseaux sociaux
Autre faille dans le système australien: trois jours avant la prise d'otages, en décembre, la police a reçu 18 signalements concernant Man Haron Monis. A chaque fois, des internautes inquiets signalaient des incitations au terrorisme diffusée par Monis sur sa page Facebook. Mais, pour la police, il s'agissait d'un homme dérangé qui avait besoin d'attirer l'attention, mais pas d'un terroriste en puissance. Là encore, une décision jugée raisonnable dans le rapport, mais pour Tony Abbott, il s'agit d'un dysfonctionnement. Le gouvernement australien va durcir les sanctions pour les incitations à la haine et au terrorisme.
Promotion des valeurs australiennes via internet
Le Premier ministre a critiqué Hizb ut-Tahrir, l'organisation qui promeut un califat mondial régi par la charia. Elle pourrait être prochainement interdite. Parallèlement, le gouvernement australien va diffuser sa contre-propagande sur internet. Objectif: promouvoir les valeurs australiennes, pour contrer les messages des jihadistes. À cela, il faut ajouter le projet de loi de conservation des données Internet et téléphone de chaque Australien pendant deux ans. Un projet controversé, mais Tony Abbott a dit hier qu'il faudrait « redessiner la ligne de démarcation entre la protection des libertés et la sécurité nationale ».
Déchéance de nationalité pour les terroristes bi-nationaux
La réforme concerne également les terroristes australiens qui partent combattre dans les rangs du mouvement de l'Etat islamique actuellement. Une grande partie d'entre eux sont sortis avec leur passeport, sans être inquiétés par les autorités australiennes. Et plus de 30 sont déjà rentrés en Australie. La réforme en cours va permettre aux autorités de leur interdire l'entrée sur ou la sortie du territoire australien. Et ils n'auront plus droit à l'assistance consulaire, ni à aucune allocation de l'État providence australien. Quant aux terroristes binationaux, ils perdront tout simplement leur passeport australien.