Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
« Mes amis, c'est un miracle que vous avez réalisé ! Maintenant, il faut rester humble, pour ne pas devenir comme les autres partis. Ainsi, nous pourrons faire de Delhi une ville où les riches et les pauvres seront heureux. » Du haut de la terrasse du siège de son parti, Arvind Kejriwal salue une foule de képis blancs, l'un des symboles de l'Aam Admi. « Miracle » n'est pas un trop grand mot, tant la victoire est éclatante.
Le BJP essuie sa première défaite depuis neuf mois et l'ascension au pouvoir au niveau national du Premier ministre Narendra Modi. Le Parti du Congrès, qui était à la tête de la capitale depuis 15 ans, n'a plus aucun élu dans l'assemblée locale. Arvind Kejriwal, cet ancien haut fonctionnaire des impôts de 46 ans, qui a abandonné sa carrière pour lutter contre la corruption, fait rêver Preeti, une analyste en commerce international de 22 ans. « À Delhi, certains sont très pauvres, et d'autres sont très riches. Nous espérons qu'Arvind va pouvoir offrir les mêmes services de base pour tous pour plus d'égalité. »
Raj Kumar a abandonné son moto-taxi pour sauter dans la foule. Comme beaucoup, ce chauffeur a voté pour Narendra Modi lors des législatives, mais pour le Parti de l'homme ordinaire à Delhi. « Les compagnies privées qui gèrent l'électricité et l'eau nous volent. Ils ont promis de baisser ces prix. » Eau gratuite et division du prix de l'électricité par deux : ces deux promesses sont les raisons principales de ce raz-de-marée électoral. Mais beaucoup se demandent comment le nouvel homme fort de l'Etat les tiendra sans creuser un énorme déficit public.