Le pape François au Sri Lanka et aux Philippines

Le pape François est arrivé ce mardi matin à Colombo. Il restera jusqu’à jeudi dans la capitale du Sri Lanka puis il s’envolera pour Manille. Le pape François s’était déjà rendu en Corée du Sud en août dernier. Pourquoi ce nouveau voyage en Asie et pourquoi ce choix du Sri Lanka, pays où les catholiques sont minoritaires et où viennent de se tenir des élections présidentielles anticipées ? Le président sortant Mahinda Rajapakse, contesté pour sa dérive autoritaire, a été battu par son ancien ministre Maithripala Sirise.

Le pape François est jésuite et la Compagnie de Jésus depuis le 16e siècle mise sur l’Asie comme continent d’expansion du catholicisme. Et il suit également en cela la ligne des papes précédents, c’est ce qui explique la nomination récente de plusieurs cardinaux asiatiques. Comme l’écrit Régis Anouil de l’agence Eglises d’Asie, « l’Asie est perçue comme une terre d’avenir ». Et les Philippines, qui forment de nombreux séminaristes et religieux chinois dans les universités pontificales, sont une porte sur la Chine.

Alors reste la question du choix du Sri Lanka, la majorité cinghalaise est bouddhiste, la minorité tamoule est majoritairement hindoue, les musulmans sont 10% et les chrétiens 7%, quel est l’enjeu de ce voyage ? Depuis son élection, le pape explique qu’il veut se rendre aux périphéries de l’Eglise, là où elle est minoritaire. Et puis il faut savoir que la guerre civile au Sri Lanka, qui a cessé en 2009 avec l’écrasement par l’armée cinghalaise des Tigres tamoules du nord-est, a laissé de grandes cicatrices au sein de la société sri lankaise et également dans la minorité catholique où l’on trouve des fidèles tamouls et cinghalais.

La foi « latino » des Philippins

Au Sri Lanka, le pape est attendu donc sur le terrain de la paix et de la réconciliation et la question des minorités ethniques sera au cœur du message qu’il délivrera au sanctuaire marial de Madhu jeudi. Le pape s’envolera ensuite pour Manille, et cela vingt ans après le voyage triomphal du pape Jean -Paul II aux Philippines.

L’accueil sera identique. On attend plusieurs millions de fidèles et comme, le souligne le prêtre jésuite Pierre de Charentenay qui a vécu aux Philippines, le pape sera chez lui. Les Philippins ont la foi latino chaleureuse et expressive et la question de la pauvreté et des inégalités sociales est une problématique qu’ils partagent avec le continent latino-américain.
En Asie, on retrouvera la marque du pape François soucieux des pauvres et aussi des victimes des catastrophes naturelles. Aux Philippines, il se rendra sur les lieux du typhon qui a fait il y a un peu plus d’un an des milliers de morts et de sans- abri. 

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