Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
« La tragédie aurait pu être évitée si la police avait déployé plus d’agents de sécurité », s'offusque un témoin de la bousculade meurtrière, cité par le journal South China Morning Post. Un responsable de la police shanghaienne a en effet admis avoir sous-estimé la foule, déployant bien moins de policiers que pour les festivités des années précédentes. Les 500 agents envoyés en renfort sont arrivés trop tard sur les lieux du drame.
Par haut parleur, un policier a tenté de calmer la foule en panique, en vain. Beaucoup de jeunes se seraient moqués de lui. Presque toutes les victimes ont moins de 25 ans. Parmi elles, un garçon de 12 ans.
Pagaille dans les hôpitaux
Dans les hôpitaux de la ville, les proches ont eu le plus grand mal à obtenir des nouvelles. « C’était tellement chaotique », se plaint un jeune homme de 23 ans qui a dû se renseigner dans cinq hôpitaux différents pour enfin retrouver son ami.
« J’étais main dans la main avec ma femme. On était au sol et il y avait des gens au dessus de nous. Quelqu’un de bienveillant m’a aidé à sortir, alors que ma femme était toujours en dessous. Ça fait trois heures qu’on attend des nouvelles à l’hôpital. Je ne sais toujours pas ce qui est devenue mon épouse. Personne ne m’informe ici » raconte un jeune touriste venu de la province voisine d’Anhui avec sa femme. Il voulait fêter le Nouvel an sur la célèbre promenade du Bund.
De nombreux parents ont attendus de longues heures avant d’apprendre que leur fils ou leur fille se trouvait parmi les morts. Exaspérés, des dizaines de parents ont affronté des agents de sécurité pour réclamer le droit de voir leurs enfants.
Une liste avec les noms des morts n’a été publiée que ce matin.