Exécution capitale en Chine: 18 ans après, la justice admet une erreur

La Chine revient sur une condamnation à mort. Ce lundi matin, la Haute cour populaire de la ville de Hohhot en Mongolie intérieure a reconnu d’avoir exécuté un adolescent innocent. En 1996, l’adolescent avait été condamné à la peine capitale pour un viol suivi d’un meurtre.

avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt

« Hugjiltu est déclaré non-coupable. » Cette annonce de la cour les parents ont dû l’attendre 18 ans. Convaincu de l’innocence de leur fils, ils n’ont jamais cessé leur combat pour obtenir un nouveau jugement.

Le 9 avril 1996, Hugjiltu, 18 ans à l’époque, retrouve le cadavre d’une femme dans des toilettes publiques. La police constate le meurtre et accuse le garçon d’avoir violé et assassiné la victime. L’adolescent avoue le crime, mais se rétracte ensuite en disant que la police l’a mis sous pression. En vain.

4000€ de compensation à la famille

Un mois plus tard, le tribunal de Hohhot le condamne à la peine capitale. Hugjiltu est exécuté le 10 juin de la même année. Neuf ans plus tard, nouveau rebondissement : un autre homme est arrêté et avoue d’avoir violé et tué une dizaine de femmes… parmi ses victimes celle pour laquelle Hugjiltu a été condamné.

Mais il faudra encore attendre neuf ans avant que la justice reconnaisse son erreur – et accepte de payer près de 4000€ en compensation. Une admission d’erreur rarissime en Chine – pays qui exécute le plus de condamnés dans le monde et où les droits de défense sont quasi-inexistants.

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