Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Les internautes le connaissent mieux sous le nom de Bianmin, « l’homme des frontières ». En 2009, Dong Rubin s’est fait un nom, en dénonçant la mort violente de Li Qiaoming, un jeune homme décédé alors qu’il était détenu par la police. L’année dernière, l’homme d’affaires avait à nouveau attiré l’attention des internautes en s’opposant à la construction d’une usine pétrochimique.
Au moins 50 000 abonnés suivaient Dong Rubin sur son microblog. Sa liberté de ton sur des sujets sensibles comme la brutalité policière ou la pollution lui a valu le respect des internautes, mais aussi la colère des autorités. Les juges estiment que Dong Rubin a « dénigré l’image des institutions de l’Etat et eu une influence extrêmement mauvaise » sur les Chinois en diffusant des rumeurs sur internet.
Le gouvernement resserre l’étau autour des réseaux sociaux, seul espace d’une toute relative liberté d’expression. Le cas de Dong Rubin en est la dernière preuve en date. Depuis 2013, la propagation de rumeurs sur internet est considérée comme un « crime de diffamation », passible de longues peines de prison.