Hong Kong: le site d'Admiralty vidé de ses manifestants

A Hong Kong, après 11 semaines d'occupation par les militants pro-démocratie, le site d'Admiralty a été démantelé ce jeudi matin par les forces de l'ordre. Les appels à la dispersion des autorités n'ont eu aucun effet sur les manifestants hongkongais. La police a procédé à plusieurs interpellations. 

Malgré l'ultimatum fixé par la police, quelques centaines de manifestants refusaient toujours de quitter le campement d'Admiralty jeudi lorsque les huissiers se sont présentés sur le site vers 9 h du matin. Les ouvriers ont rapidement commencé à démanteler le village de tentes et de barricades installées depuis 11 semaines près du siège du pouvoir.

Les forces de l'ordre ont interpellé plusieurs dizaines de manifestants. Parmi eux, de nombreuses personnalités, des députés, des responsables politiques, un patron de presse, une chanteuse et quatre leaders de la fédération des étudiants de Hong Kong.

« Nous sommes ici pour manifester et nous serons arrêtés nous le savons, avait déclaré à RFI un peu plus tôt Lee Cheuk Yen, député de l’opposition et président de l’Alliance pour la démocratie. C’est une nouvelle ère pour Hong Kong que les gens osent résister. C’est la naissance d’un nouveau mouvement de résistance ! »

Pendant que ces quelques irréductibles tenaient ce sit-in depuis le matin, la police n’a pas perdu de temps à débarrasser Connaught Road, raconte ainsi notre correspondante à Hong Kong, Florence de Changy. Très vite, ils ont formé un cordon au fur et à mesure que les premiers avançaient. Les forces de l'ordre étaient suivis de près par d’autres équipes de la ville qui démontaient les installations, les tentes, les petites marquises. Puis arrivaient les pelleteuses et les équipes de balayeurs. D’ici ce soir, le trafic devrait avoir repris sur ce qui fut pendant 75 jours « Umbrella square ».

Les militants avaient débuté le nettoyage

Mercredi soir, des milliers de personnes s'étaient réunies pour un baroud d'honneur, et une bonne partie des installations avaient été démontées par les manifestants eux-mêmes.

Le mouvement pro-démocratie réclame des élections libres en 2017. Pour lui, cette intervention de la police marque la fin du mode d'action privilégié depuis trois mois - l'occupation de quartiers clés de la mégalopole - qui avait fini par lasser une partie de la population. Le démantèlement fait suite à une plainte déposée par des commerçants et des sociétés de transport auprès de la Haute cour. En partant, des manifestants ont laissé un message peint en jaune sur la chaussée : « Nous reviendrons. »

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