Avec notre correspondante à Hong Kong, Florence de Changy
Ils étaient trois organismes au début. Ils ont chacun à leur façon joué un rôle déterminant dans ce mouvement exemplaire qui a duré beaucoup plus longtemps que prévu, a mobilisé beaucoup plus de monde qu’imaginé et a résisté tant aux intempéries qu’aux coups de force de la police.
Mais les trois fondateurs de Occupy Central se sont rendus ce mercredi à la police. Escortés par des dizaines de supporteurs armés de parapluies jaunes, emblème du mouvement prodémocratie hongkongais, ils sont entrés dans un commissariat du centre pour se constituer prisonniers pour « participation à une réunion non autorisée ». Si Benny Tai, Chan Kin-man et Chu Yiu-ming sont ressortis rapidement, cette démarche appuie leur volonté de changer de stratégie. De son côté, Joshua Wong, le jeune leader du mouvement Scholarism, a annoncé son intention de continuer à la fois l’occupation des lieux et sa grève de la faim. Les manifestants commencent donc à douter.
« Le mouvement est comme bloqué »
Deux collégiennes de 15 et 16 ans, Victoria et Sisi sont venues voir la tente de Joshua Wong, posée devant les grilles du Parlement et sur laquelle le nombre d’heures de sa grève de la faim est mis à jour régulièrement. « J’ai l’impression que le mouvement est comme bloqué, ils ne savent plus comment le faire avancer, regrette l’une d’elle. Je me sens triste par ce que certains d’entre nous ont beaucoup sacrifié, certains ont été blessés, d’autres ont été arrêtés. Je suis un peu perdue, je ne sais pas ce que je peux faire. »
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Le gouvernement a deux principales options. Soit il accepte, comme le réclament les plus jeunes manifestants, de rouvrir un dialogue sur les réformes politiques. Soit il profite de cette période de doute et de division pour faire évacuer par la force les deux sites encore occupés.