C'était probablement l'épilogue du mouvement de contestation entamé le 28 septembre dernier. Ce jeudi, la police a interpellé plus de 200 manifestants restés sur leur principal campement dans le quartier d'affaires hongkongais d'Admiralty. En quelques heures, ce village de tentes et de barricades a été démantelé. Sur ce qui fut pendant 75 jours « Umbrella Square », le trafic a désormais repris dans les deux sens. Seule une poignée de protestataires sont restés.
Pour Antoine Bondaz, chercheur à Asia Centre et au Carnegie Tsinghua de Pékin, la mobilisation de fin septembre est en soi unique dans l’histoire de Hong Kong pour plusieurs raisons : le fait de protester pour des questions politiques, la communication des leaders étudiants, notamment à travers les réseaux sociaux puis à travers l’utilisation du parapluie qui est devenu le symbole, ainsi que la réaction mesurée des forces de l’ordre.
« Là où les autorités de Hong Kong et les autorités chinoises ont été intelligentes, c’est qu’elles ont réussi à faire pourrir le mouvement à travers une démobilisation des manifestants, à travers une décrédibilisation des manifestants et surtout des leaders étudiants, et à travers au final une division à la fois de la société hongkongaise entre pro et antimanifestation et au sein même du mouvement », explique-t-il. Néanmoins, pour lui l’échéance de 2017 avançant, les manifestations risquent de reprendre.