Comme son ex-patron Joko Widodo, Basuki Tjahaja Purnama est d’origine modeste et n’a aucun lien avec les caciques de la dictature de Suharto. Mais, au contraire du nouveau président, celui qu'on surnomme Ahok a le verbe haut et le tempérament fougueux. Son style direct et combatif ne lui a pas fait que des amis, mais il est apprécié pour son efficacité.
Sa nomination au poste de gouverneur de la capitale est un signe plus qu’encourageant pour la tolérance envers les minorités. Car la question ethnique et religieuse reste sensible en Indonésie. Pendant la campagne présidentielle, les détracteurs de Jokowi l’avaient accusé, de façon erronée, d’avoir des origines chinoises et de ne pas être musulman. Et il y moins de 20 ans, des émeutes antichinoises avaient secoué la capitale. Des événements qu'Ahok a vécus personnellement.
Des groupes islamistes radicaux ont tenté d'empêcher sa nomination, y compris par la violence, mais l’une des plus grandes organisations islamiques du pays, le Nahdlatul Ulama, lui a apporté son soutien. La majorité de la population se soucie en effet surtout de savoir si les problèmes que connait la capitale seront réglés : manque de transports publics, protection insuffisante contre les inondations, pauvreté et lenteurs administratives.