Avec notre correspondante à Islamabad, Gaëlle Lussiaà-Berdou
Un peu partout au Pakistan, le paysage est ponctué par des cheminées des briqueteries qui crachotent leur épaisse fumée noire. Dans ces milliers d’usines à ciel ouvert, mais aussi dans les champs et les mines, deux millions de Pakistanais sont réduits à une forme d’esclavage, dont un bon nombre d’enfants.
Le système est toujours le même. Les travailleurs s’endettent auprès de leur employeur, pour payer des frais médicaux ou encore un mariage, et passent le reste de leur vie à rembourser à la sueur de leur front. Dans ces conditions, même les plus jeunes doivent être mis à contribution.
Selon le Global Slavery Index, 3,8 millions d'enfants pakistanais de moins de 14 ans travaillent. Cela représente autant d’enfants qui ne fréquentent pas les écoles. Selon l’ONU, 3 enfants pakistanais du niveau école primaire sur 10 ne sont pas scolarisés.
Malgré cela, les autorités tardent toujours à adopter des lois pour interdire le travail des enfants, comme le prévoit la Constitution. Malgré une loi adoptée dans les années 1990 pour faire cesser l’esclavage, il est encore bien présent.