Avec notre envoyé spécial en Nouvelle-Calédonie, Florent Guignard.
A Nouméa, François Hollande a souhaité rendre un hommage équilibré aux signataires de l'accord de Matignon il y a 26 ans, qui avaient stoppé le cycle de la violence. «Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou ont fait un acte qui a changé le cours de l'histoire de la Nouvelle Calédonie. Ce sont deux hommes qui n'étaient pas d'accord sur tout -c'est le moins que l'on puisse dire- mais qui étaient au moins d'accord sur ce que devait être le dialogue, la paix civique et l'espoir.»
L'usine de nickel la plus moderne au monde
L'espoir pour le Nord de l'île, peuplée par les Kanaks, alors que les richesses sont au Sud où vivent les Calédoniens d'origine européenne, c'est Koniambo, où François Hollande est venu inaugurer l'usine de nickel la plus moderne au monde, symbole du rééquilibrage entre le Nord et le Sud.
Une usine «politique», a souligné François Hollande, même si le président n'a pas trop tenu à faire de politique justement, alors qu'un référendum sur l'avenir de l'île doit avoir lieu d'ici 2018. «L'Etat doit être pleinement à sa place, mais pas à votre place, parce que c'est à vous de règler les questions», a indiqué le chef de l'Etat.
Une absence de prise de position contestée par le sénateur Pierre Frogier, qui a manifesté contre l'indépendance. «Quand on fait de la politique, Il faut savoir prendre ses responsabilités. Là, [François Hollande] est en train de se défausser sur les Calédoniens, et il n'y a rien de pire».
Du côté de l'Elysée, on préfère parler de «neutralité active». Un concept très hollandais...