Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
«La hausse de la TVA de 5 à 8 % le 1er avril a totalement détruit l’économie du Japon», s’exclame Yoshiki Shinke, économiste à Tokyo.
Les Japonais étaient habitués depuis quinze ans à voir les prix baisser. Ils baissent toujours un peu. Mais la dévaluation de plus de 20 % du yen renchérit tout ce qui est importé : le gaz naturel nécessaire aux centrales électriques, l’huile de cuisine. Cette mauvaise inflation couplée à la hausse de la TVA, dépasse les premières hausses de salaire encore trop modestes.
Les Japonais se sont remis à faire la grève de la consommation, les entreprises réduisent fortement les stocks au lieu d’investir. Et elles réclament des réformes structurelles parmi lesquelles la déréglementation du marché du travail pour favoriser la mobilité de l’emploi. Les chefs d'entreprise veulent que le marché du travail devienne moins rigide et sexiste pour encourager le retour des femmes dans les entreprises alors que le déclin de la population japonaise s’accélère et que le Japon refuse toujours de s’ouvrir à l’immigration.