Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
C’est une première depuis l’avènement du gouvernement réformateur en 2011. Le président convoque les représentants des principaux partis politiques, et invite aussi le commandant en chef des armées - l’institution a dirigé le pays pendant 49 ans - autour de la table. Seront également présents Thura Shwe Mann, le président du Parlement qui a des ambitions présidentielles, et Aung San Suu Kyi, la chef de l’opposition.
Ces dirigeants se réunissent pour trouver un accord à un an des élections législatives. Requêtes, exigences, concessions : ils débattront du mode scrutin (proportionnel ou majoritaire), parleront des alliances politiques pour cette élection, et des candidats au poste de président. Pour le moment, Aung San Suu Kyi ne peut pas accéder à la fonction suprême, car un article de la Constitution empêche ceux qui ont un conjoint étranger de briguer le poste. Or Aung San Suu Kyi a été mariée à un Anglais.
Elle et le président se sont déjà rencontrés à quatre reprises depuis 2011, sans jamais dévoiler le contenu de leurs entretiens. Ils s’apprécient et ont trouvé un terrain d’entente. Aung San Suu Kyi critique rarement le pouvoir et se tient à l’écart des questions ethniques et religieuses, les plus sensibles en Birmanie.