Chine: fin d'un plénum centré sur l'idée du «respect de la loi»

« Edifier un pays socialiste régi par la loi », « appuyer de façon totale la gouvernance nationale selon la loi ». Telles sont les bonnes résolutions de fin de plénum annoncées par l’agence Chine nouvelle ce jeudi 23 octobre. Ce communiqué clôt quatre jours de réunion à huis clos des 370 membres du comité central. Il s'agissait du quatrième plénum de l’ère du 18e Congrès ouvert en novembre 2012.

Ce n’est pas l’absence d’élection au suffrage universel qui provoque la colère du peuple en Chine ; pour une majorité de Chinois, ce qui fâche, ce qui conduit en prison, ce qui tue, c’est l’injustice au quotidien et les passe-droits accordés aux fonctionnaires du Parti communiste. Voilà longtemps que Pékin doit écouter l’opinion publique et laisser échapper un peu de vapeur pour éviter les débordements. Après s’être attaqué à la corruption, le comité central du Parti met désormais l’accent sur le respect de la loi, dans des termes vagues, et en s’exprimant au futur (consulter les grandes lignes du texte final en anglais). Des buts ? Protéger les agriculteurs dépossédés de leurs terres, les ouvriers aux salaires impayés, mieux former et surtout mieux payer les juges.

Pas question en revanche de limiter le pouvoir du Parti lui-même. Pour de nombreux experts, ces grandes lignes consacrées à « l’autorité de la loi » visent à renforcer le contrôle du Parti sur les « tigres et les mouches » - selon la formule du président Xi Jinping -, à savoir les cadres provinciaux et les hauts responsables communistes. Cinq officiels ont été exclus du Parti pendant ce quatrième plénum. Parmi eux : quatre proches de l’ancien chef de la sécurité publique Zhou Yongkang. Le pouvoir chinois parlant du respect des règles de droit, c’est « un coq qui cherche à pondre des œufs » estimait cette semaine le célèbre avocat des droits de l’homme Teng Biao, dans des propos rapportés par le quotidien américain The New York Times.

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