Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gee
Les procureurs entrent immédiatement dans le débat, dépeignant des accusés menteurs et sans remords. La défense ne suit pas. Les accusés annoncent tour à tour que leurs avocats ne prendront pas part, pour l’heure, à ce nouveau procès.
Nuon Chea, l’ancien bras droit de Pol Pot, dit exiger comme préalable que la Cour suprême statue sur sa demande de révocation des quatre juges déjà face à lui lors du premier procès. « Vous avez un parti pris contre moi ! », lance-t-il aux magistrats, ajoutant ne pouvoir bénéficier d’un procès équitable.
Pas une « désertion de la défense »
Même ton chez Khieu Samphan, l’ancien président du régime khmer rouge, mais un argument différent. Son avocate, Me Anta Guissé, explique ne pouvoir mener de front l’écriture d’un mémoire d’appel de la sentence prononcée en août et la participation à un nouveau procès.
« Le travail sur l'appel est crucial, et ce stade-ci des procédures est le plus important pour lui, car c'est cette procédure qui aura une incidence à la fois sur la peine qui a été prononcée, mais également sur celle que vous risquez de prononcer dans le procès 002/02. »
Il ne s’agit aucunement d’une « désertion de la défense », martèle l’avocate avant de quitter la salle, mais du « seul choix sensé à faire ». Il reste maintenant à la cour de trouver le moyen de faire revenir la défense sur sa décision.
→ Consulter : le site des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens