Avec notre correspondante à Pékin, Caroline Puel
Si l’on en croit les chiffres publiés jeudi dans toute la presse officielle chinoise, cette campagne de rappel à l’ordre, qui a duré quinze mois, a porté ses fruits. On apprend ainsi, ce qui prête parfois à sourire, qu’au nom d’une plus grande efficacité, le nombre de réunions au sein du Parti communiste chinois a été réduit de 25%, que plus de 160 000 employés fantômes ont été rayés des registres, ou encore que plus de 115 000 voitures de fonction détournées sont retournées dans leur garage.
Pays tétanisé
Alors, pourquoi arrêter cette opération maintenant ? Parce que cette campagne d’austérité et de lutte anti-corruption a été si forte qu’elle a, en quelque sorte, tétanisé le pays. Une grande partie de l’élite a envoyé sa famille ou placé des fonds à l’étranger. Les capitaux privés hésitent à investir, de peur de se faire épingler. Le ralentissement économique est à présent sensible et le régime ne peut se permettre d’arrêter sa locomotive, surtout dans un contexte de ralentissement mondial. Et puis, le président chinois Xi Jinping s’est créé beaucoup d’ennemis, en abattant tout un clan. Son pouvoir étant consolidé, il doit lâcher un peu de lest pour relancer l’activité et mener les réformes.
Climat de détente
On ressent ce climat de détente sur tous les dossiers depuis lundi, tels Hong Kong, le Xinjiang et même le Japon, où le président chinois Xi Jinping envoie une émissaire. La lutte anti-corruption servira encore, et surtout pour abattre des adversaires politiques. Mais pour l’instant le pays respire un peu…Si l’on peut dire, car Pékin bat aujourd’hui un nouveau record de pollution !