Deux des condamnés ont écopé de six ans et demi de réclusion, le troisième de trois ans. Leur crime : ils s’étaient pris en photo l’an dernier avec des banderoles qui demandaient aux dirigeants du pays de publier leur patrimoine. Le procès s'était ouvert il y a un an, dans des conditions contestées par les avocats
Pourtant, la lutte contre la corruption est l'une des priorités affichées du gouvernement. Le mécontentement populaire contre les abus des dignitaires du régime est tel que le président Xi Jinping a lancé l’an dernier une offensive très médiatisée pour y mettre un terme.
Plusieurs responsables de premier plan comme l’ex-dirigeant Bo Xilai ou l’ancien homme fort des services secrets, Zhou Yongkang, ont été arrêtés.
Mais les trois hommes condamnés jeudi font partie du Mouvement des nouveaux citoyens, qui milite pour davantage de transparence en Chine, et davantage de droits civiques et politiques. Un mouvement qui dérange. L'un de ses fondateurs, l’universitaire Xu Zhiyong, ainsi qu'une dizaine de ses membres ont été arrêtés et emprisonnés depuis le début de l'année.
Dénoncer la corruption reste donc une prérogative des autorités, qui, quelques heures après le verdict, ont annoncé l’ouverture d’une enquête contre le frère d’un proche de l’ancien président Hu Jintao.