Chine: peines de prison pour trois militants anti-corruption

Trois militants anti-corruption ont été condamnés à des peines de prison en Chine jeudi 19 juin. Ils avaient appelé l’an dernier les dirigeants politiques à rendre public leur patrimoine. La justice les a reconnus coupables d'avoir perturbé l’ordre public et d'avoir recouru à « un fanatisme diabolique pour saboter l’application des lois ». Des charges qualifiées de grotesques par l’ONG Amnesty International.

Deux des condamnés ont écopé de six ans et demi de réclusion, le troisième de trois ans. Leur crime : ils s’étaient pris en photo l’an dernier avec des banderoles qui demandaient aux dirigeants du pays de publier leur patrimoine. Le procès s'était ouvert il y a un an, dans des conditions contestées par les avocats

Pourtant, la lutte contre la corruption est l'une des priorités affichées du gouvernement. Le mécontentement populaire contre les abus des dignitaires du régime est tel que le président Xi Jinping a lancé l’an dernier une offensive très médiatisée pour y mettre un terme.
Plusieurs responsables de premier plan comme l’ex-dirigeant Bo Xilai ou l’ancien homme fort des services secrets, Zhou Yongkang, ont été arrêtés.

Mais les trois hommes condamnés jeudi font partie du Mouvement des nouveaux citoyens, qui milite pour davantage de transparence en Chine, et davantage de droits civiques et politiques. Un mouvement qui dérange. L'un de ses fondateurs, l’universitaire Xu Zhiyong, ainsi qu'une dizaine de ses membres ont été arrêtés et emprisonnés depuis le début de l'année.

Dénoncer la corruption reste donc une prérogative des autorités, qui, quelques heures après le verdict, ont annoncé l’ouverture d’une enquête contre le frère d’un proche de l’ancien président Hu Jintao.

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